Dans notre vie quotidienne, nous utilisons plusieurs de bâtiments : notre habitation et notre lieu de travail, mais nous utilisons également d’autres bâtiments, tels que les bâtiments de santé, de commerce, d’éducation, de culture, de tourisme, etc. Dans chacun d’eux, nous consommons de l’énergie pour répondre aux différents besoins de chauffage, de refroidissement, de chauffage de l’eau sanitaire, de ventilation, d’éclairage, de cuisine, de conservation des aliments, de la bureautique, etc. La somme de tous ces consommations, représente en Tunisie 42% de la consommation finale d'énergie (1er consommateur d’énergie finale), un pourcentage qui tend à augmenter dans les prochaines années.
L’intervention de l’ANME dans ce secteur couvre les différentes phases d’usage des bâtiments de la conception jusqu’à l’exploitation en utilisant des instruments variés tels que l’instrument réglementaire, normatif et incitatif.
L’ensemble de ces interventions peuvent se regrouper en deux types, à savoir :
Les programmes phares dans ce secteur sont l’audit énergétique sur plan et l’audit énergétique de l’existant associés à des mesures réglementaires comme la réglementation thermique des bâtiments et la certification énergétique des équipements électroménagers.
L’ANME mène, également, des actions d’accompagnement des entreprises du secteur tertiaire dans l’étude et la mise en place des projets de cogénération et les assiste dans le processus de certification en Système de Management de l’Énergie – SME - selon la norme ISO50001 ainsi que la labellisation des bâtiments selon le Label Tunisien EcoBât.
Pour les secteurs diffus à l’instar du secteur résidentiel, l’ANME veille à concevoir des mécanismes spécifiques afin d’offrir des solutions d’économie d’énergie aux ménages tunisiens.
Depuis 2010, 393 audits énergétiques et 326 contrat-programmes ont été signé dans le secteur du bâtiment avec un investissement global de 78.4 MDT et une économie d’énergie globale de l’ordre de 63 ktep.
Depuis le démarrage de ce programme en fin des années 1980 et jusqu’à fin 2022, 579 dossiers d’investissement dans le domaine de l’efficacité énergétique dans le bâtiment ont bénéficiés des avantages accordés par l’Etat.
L’Audit Energétique sur Plan (AEP) est un instrument réglementaire qui vise l’amélioration obligatoire des performances thermiques et énergétiques des projets de construction de nouveaux bâtiments dans les secteurs résidentiel et tertiaire considérés énergivores (consommation annuelle prévisionnelle en énergie primaire ≥ 200 tep), au-delà des exigences réglementaires minimales (Réglementation Thermique des Bâtiments Neufs, Normes de Performances Energétiques Minimales des équipements liés à l’énergie, etc.).
Depuis le démarrage de ce programme en 2008, 86 audits énergétiques ont été réalisé avec un investissement global de 15 MDT et une économie d’énergie globale de l’ordre de 3.4 ktep.
La Tunisie a mis en oeuvre un programme de certification énergétique des équipements électroménagers qui a pour objectif d’instaurer l’obligation de l’étiquetage énergétique des appareils commercialisés sur le marché afin d’informer les ménages des performances énergétiques des appareils lors de leur acquisition.
Réfrigérateur | Climatiseur |
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Le programme vise à orienter le consommateur vers des équipements à haut rendement en interdisant progressivement la commercialisation d'équipements à forte consommation d'énergie. L'étiquette énergie, en plus des données techniques et commerciales de l'équipement, comprend une échelle composée de 8 catégories indiquant le niveau de consommation d'énergie électrique (la classe 1 est la plus efficace).
A fin 2022, les réfrigérateurs, climatiseurs et lave-linge sont classés et la commercialisation des équipements (réfrigérateurs et climatiseurs) des catégories 4, 5, 6, 7 et 8 est interdite. Au cours de la période 2021-2022, l'Agence, en coopération avec l'ESCWA, a développé une application informatique pour la gestion du programme d'étiquetage énergétique des appareils électroménagers "E-tiquette" et le suivi du marché des appareils.
Ces programmes ont contribué durant la période 2010-2022 à réaliser une économie énergétique d'environ 861 millions de dinars.
La réglementation thermique des bâtiments vise à déterminer les caractéristiques techniques minimales d'efficacité thermique des bâtiments en fonction de leurs besoins énergétiques annuels liés au confort thermique (chauffage et/ou refroidissement), quel que soit le type d'équipement utilisé. L'efficacité thermique est classée dans une échelle de huit degrés, dont le plus efficace est la classe 1 et le plus énergivore la classe 8, selon la consommation annuelle au mètre carré (kilowattheure/m2.an). la classe 5 a été déterminé comme le niveau minimum acceptable pour le secteur privé, tandis que le secteur public ne devrait pas dépasser la classe 3.
Actuellement, le contrôle de la conformité des nouvelles constructions à la RTBN se fait par les communes, au niveau de l’étude du dossier de permis de bâtir. Le permis de bâtir n’est octroyé que si le projet de bâtiment à construire satisfait les exigences techniques minimales prévues par la RTBN. Le contrôle sera étendu, ultérieurement, à la construction même, sur chantier.
La règlementation thermique est appliquée bâtiments à usage de bureaux et aux bâtiments à usage résidentiel depuis 2008. Des textes ont été élaborés pour les bâtiments destinés aux activités touristiques et pour les bâtiments destinés à la santé non encore publiés.
Le nombre de bâtiments couverts par le programme s'élevait à plus de 95 milles bâtiments, avec une superficie totale d'environ 9 millions de mètres carrés, contribuant à une économie d'énergie d'environ 189 ktep.
Le secteur résidentiel consomme plus que 5000 GWh d’électricité par an, ce qui représente 30% de l’électricité distribuée par la STEG. L’éclairage représente à lui seul 15% de la consommation électrique des ménages.
Sur les 20 millions de sources de lumière utilisés dans le secteur résidentiel, environ 7 Millions sont des lampes à incandescence (hors lustres) (enquête STEG 2014). Ce qui représente une vraie source de réduction de la consommation électrique sans pour autant réduire le bien être global des ménages. A titre d’exemple, une lampe à incandescence de capacité 75W peut être remplacée par une LED de puissance 12W à luminosité équivalente (consommation réduite de 80%).
Etant donné la haute rentabilité de l’opération de substitution des lampes à incandescence par des lampes LED, un nouveau programme (Promo-LED) est en cours de préparation (consommation inférieure à 150 kilowattheures par mois). Ce programme permettra, en remplaçant 4 millions de lampes durant la période 2022 à 2026, une économie de 160 gigawattheures par an et près de 35 millions de dinars de subventions évitées.
Ce programme sera financé sur les ressources du Fonds de transition énergétique.
Les procédures des appels d'offres pour la phase pilote de ce programme, qui regroupe 120 000 familles, ont été achevées à travers l'acquisition de 400 000 lampes pour un coût estimé à 1,3 million de dinars, qui seront entièrement financées sur le budget du Fonds pour la transition énergétique. Le remplacement de ces lampes commencera au cours du mois de mars de l'année 2023.
Le coût de l'isolation thermique est l'un des obstacles les plus importants qui empêchent les consommateurs d'y investir, car la période du retour sur investissement dans le secteur résidentiel est d'environ 10 ans. De plus, le manque d'intérêt des citoyens pour l'importance d'utiliser l'isolation thermique et le manque de professionnels le domaine d'isolation thermique en nombre et qualification est l'un des obstacles les plus importants à la généralisation de cette opération.
Dans ce cadre, le programme d'isolation des toitures PROMOISOL a été conçu. Il vise à dynamiser le marché de l'isolation thermique et à démontrer l’efficacité de ce procédé pour la réduction de la consommation d'énergie pour le chauffage et la climatisation et l'amélioration du confort thermique dans les bâtiments. Le programme vise également à renforcer les capacités des professionnels opérant dans ce domaine et à proposer des offres adéquates à la généralisation de cette opération.
Le mécanisme vise aussi la promotion de l’isolation thermique des toitures terrasses dans les logements individuels existants et en cours de construction, via un service clé en main de solution éligible de complexe isoétanche, assuré par des professionnels habilités (applicateurs et contrôleurs techniques).
L’isolation thermique des toitures présente d’importants avantages, notamment :
Ce programme repose sur un mécanisme de financement innovant basé sur une aide à l'investissement et un prêt bonifié du Fonds de Transition Energétique, remboursable sur une durée de 7 ans, ce qui permet souvent de couvrir le coût du prêt par des montants économiques .
Au cours du mois de novembre 2021, le programme d'isolation thermique des toitures des habitations individuelles a été lancé avec une expérience pilote. Ce processus comprenait un certain nombre de logements d'emploi pour un certain nombre de logements de fonction dans les établissements d'enseignement.
Le démarrage effectif du programme est prévu en 2023. Avec la programmation de l'isolation des toitures de 1000 logements, un bureau de contrôle technique a été recruté à cet effet. Compte tenu du coût élevé de l'isolation thermique des toitures, il a été proposé de revaloriser la subvention et le prêt accordés par le Fonds de Transition Energétique à travers la révision du décret n°983 de 2017.